Une semaine à vélo sur les bords de Loire
Fin août, j’ai profité du beau temps et de la fin des vacances scolaires pour me rapprocher de notre patrimoine au cœur de la France. Une semaine riche en histoire et en bonne humeur !
Avant de partir
J’ai préparé mon itinéraire avec un superbe ouvrage, Explorer la région Château de la Loire chez Lonely Planet, qui m’a permis de comprendre la région et suivre un itinéraire. A l’intérieur, des infos sur les châteaux et activités de la région mais également un livret traçant un itinéraire à vélo étape par étape.
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Afin de faciliter mes vacances et profiter au maximum du vélo, j’ai laissé tomber la voiture pour prendre le train : arrivée prévue à Blois et retour au départ de Saumur.
Ma semaine à vélo : itinéraire
de Brest à Blois
Je quitte Brest tôt le matin pour une quasi-journée de train jusqu’à la ville de Blois où j’arrive en milieu d’après-midi. Je récupère mon vélo à l’agence, qui est à 5min de la gare, et part à la découverte de Blois, son château et son musée de la magie.
Le Château de Blois est un édifice qui traverse le temps et sa visite permet de découvrir différentes architectures qui caractérisent plusieurs époques, du 13ème au 17ème siècle. Son architecture est remarquable par son escalier extérieur, la diversité des décorations présentées mais également par sa façade extérieure qui impose la puissance des propriétaires des lieux.
La façade extérieure de la Maison de la magie Robert-Houdin est la pièce incontournable de l’établissement : toutes les demi-heures, des dragons viennent se présenter aux fenêtres de la bâtisse ! Un travail impressionnant qui fascine, et qui vaut le coup d’œil.
Après une déambulation dans la ville, je me dirige vers mon camping pour y installer ma tente. Le camping Val-de-Blois est à 20min en vélo du centre-ville avec la guinguette Une pause en Loire sur la route, qui offre une belle vue sur la cité !
Blois, Chambord & Chaumont-sur-Loire
Départ vers 07h direction le Château de Chambord. Une heure de vélo (19 kilomètres) dans la brume matinale à travers champs. Les derniers kilomètres, dans le domaine de Chambord, permettent de longer la route dans les bois, à la rencontre des biches (pour les plus chanceux) et c’est simplement beau.
Le Domaine de Chambord est un chef d’œuvre, à ne rater sous aucun prétexte. On pourrait se déplacer uniquement pour ce lieu que l’on serait déjà comblé. François 1er souhaitant réaliser un château à sa gloire et l’arrivée des Valois au pouvoir, il démarrera la construction de Chambord en 1519. Le donjon sera la partie initiale, demandée par François 1er, et c’est elle qui accueillera l’escalier à double révolution qui fascinera et fascine encore aujourd’hui. François 1er et son fils Louis XII? ainsi que Louis XIV agrandiront le palais pour devenir celui que nous connaissons aujourd’hui.
Une fois ma visite terminée, il est temps de reprendre la route et de partir vers Chaumont-sur-Loire (en repassant par Blois) sous le soleil réconfortant de la région. Après deux heures de route, j’arrive au camping de Chaumont-sur-Loire. En fin de journée, je vais découvrir les jardins du Domaine de Chaumont-sur-Loire (je n’ai pas le temps de découvrir l’intérieur du château, seul un petit coup d’œil dans la cour pour apercevoir la vue sur la Loire nous a été autorisé avant la fermeture). Chaque année, le domaine accueille le Festival International des Jardins dans l’enceinte du parc, ce qui fait la notoriété du lieu !
Chenonceau & Amboise
Après deux heures de route (25km) sur les routes départementales, j’arrive enfin à l’entrée du Domaine royale de Chenonceau. Malgré la foule, cela ne change rien à ma joie : la résidence est splendide, l’histoire pleinement expliqué à travers les différents documents fournis et l’ambiance est enchanteresse.
Chenonceau est connu pour son architecture avec sa galerie sur l’eau mais également pour sa lecture de l’histoire de France par la vie de nombreuses femmes. En effet, lorsqu’Henri II hérite du domaine, obtenu tout d’abord par François 1er, il l’offre à sa favorite, Diane de Poitiers. C’est elle
qui demandera, en 1552, la construction d’un pont pour relier la rive gauche. Les travaux auront lieu de 1556 à 1559, année de la mort d’Henri II. Au décès du roi, Catherine de Médicis, sa compagne officielle, la reine, oblige Diane de Poitiers à rendre Chenonceau et c’est Catherine qui réalisera les travaux pour la construction d’une galerie sur le pont en 1576. Bien plus tard, à la mort du roi Henri IV, sa compagne, Louise de Lorraine se refugiera à Chenonceau. Elle cherchera à trouver la paix par la prière mais n’arrivera jamais à atténuer son chagrin. Cette douleur se retrouve dans sa chambre, aujourd’hui célèbre, aux murs noirs et aux nombreuses décorations rappelant la mort (plume, croix, etc.).
Après avoir parcouru le jardin de Catherine, je reprends la route. Il faut que je me rapproche rapidement d’Amboise pour profiter de mon après-midi avant l’arrivée de la pluie. Le temps orageux se prépare et la chaleur monte ! Je suis ravie d’arriver dans la ville et arpenter quelques ruelles. Après un pique-nique, je déambule dans l’enceinte du château d’Amboise qui surplombe la belle ville. Elle est la ville qui a vu grandir François 1er qui, à l’époque, ne savait pas encore qu’il allait devenir roi de France. Le domaine royal d’Amboise deviendra l’un des lieux favoris pour le roi mais également pour un autre grand personnage qui viendra s’y installer : Léonard de Vinci.
C’est au Clos Lucé que Léonard de Vinci viendra s’installer en 1916 sous invitation du roi François 1er. Aujourd’hui, le lieu axe principalement sa visite autour de la vie de l’artiste et met en valeur ses nombreuses inventions aussi bien dans les murs du bâtiment que dans les jardins, en taille réelle.
L’orage approche et c’est le moment pour moi de quitter mon vélo. Et oui, je n’ai pas eu la force de pédaler sous la pluie pour un premier périple (et je ne suis clairement pas équipée). Heureusement, le train est là pour me déplacer vers Tours où je dors à l’auberge The People. Je ne visiterai pas Tours que je gardes pour un prochain long week-end ! Je profite cependant du confort de cette auberge.
Savonnières, Villandry & Langeais
Mon arrêt à Tours m’a permis de gagner des kilomètres et également du temps avant mon arrivée à Saumur. Et j’en suis ravie, je vais pouvoir profiter davantage de la lenteur, du périple et ainsi, ne pas accumuler vélo/château/dodo mais aussi flâner. Par cette opportunité, je me dirige vers Villandry mais m’arrête pour découvrir ses grottes pétrifiantes de Savonnières. Pour moins de 8€, vous pouvez découvrir le lieux lors d’une visite guidée. Si la qualité des explications permet de comprendre la géologie de la région, les putréfactions sont assez étonnantes…
En moins de vingt minutes, j’arrive au Château de Villandry et je me balade dans ces immenses jardins avant de rejoindre une visite guidée (gratuite; à demander à l’accueil) avec une conférencière passionnante qui nous raconte l’histoire de ce lieu unique.
C’est au début du XVIème siècle que le château de Villandry voit le jour, avec un fonctionnaire d’état de François 1er : Jean Breton. Il transforme la châtellenie de Colombiers qu’il avait alors acquis en une demeure drfbien plus élégante, se rapprochant des critères du roi, à savoir la Renaissance. La château sera rebaptisé Villandry en 1639. Le château va évoluer avec le temps et perdre son style renaissance jusqu’à l’arrivée dans les lieux de Joachim Carvallo au XIXème siècle. Surtout, il redessinera les jardins pour en offrir une diversité unique qui fait la réputation des lieux aujourd’hui.
Après cette magnifique découverte au sein de Villandry, je continue ma route & part à la rencontre d’un autre château bien plus moyenâgeux et fini la journée en beauté à Langeais ! La visite individuelle dans le château est plutôt rapide mais des visites commentées et des spectacles sont présentés durant la saison, ce qui apporte un véritable plus. Et surtout. Surtout : une vidéo avec un hologramme de Stéphane Bern vous présente l’histoire de mariage d’Anne de Bretagne.
Une fois mes visites réalisée, je me suis déplacée au camping « Loire & Château », situé à Bréhémont. Ce camping m’a été recommandé dans mon guide de voyage et pour cause : le personnel est d’une gentillesse exceptionnelle, le lieu a tout ce qu’il faut, même une piscine et des évènements sont programmés; tout cela dans un camping à taille humaine et à un prix plus que correct !
Rigny-Ussé & Bourgueil
Je me suis levée tôt pour récupérer mon petit déjeuner et pour prendre la route direction le Château d’Ussé. Connu pour être le château qui a inspiré Charles Perrault pour son conte La Belle au Bois dormant, le château joue sur cette notoriété depuis de nombreuses années et ne souhaite pas changer sa ligne éditoriale. C’est bien dommage car pour le prix, la mise en scène du conte pourrait être renouvelé : enfant, mes parents m’avaient déjà emmener ici et j’y ai vu exactement les mêmes marionnettes mises en scène sur le chemin de ronde et s’en est décevant (déjà petite je trouvais ça très cheap).
Je reprends la route et découvre la Loire, ses petits villages et ses champs. Je fais une pause repas à Avoine avant de décaler ma route et découvrir Bourgueil. La chaleur est imposante et je cherche des lieux à l’ombre. Arrivée à Bourgueil, l’après-midi est déjà bien entamé. Je n’irai malheureusement pas à Saint-Nicolas de Bourgueil, déguster ce délicieux breuvage que j’aime. Cependant, j’ai réalisé une visite guidée de l’Abbaye de Bourgueil. Le lieu accueille toute l’année des résidences d’artistes et des expositions. C’est un lieu qui est en réflexion, en mouvement et on le ressent ! C’est vraiment positif et j’espère que le projet évoluera.
Pour terminer ma journée, je m’installe au camping municipal de Bourgueil où l’on me propose de dormir dans un tipi ! Une superbe expérience pour apprécier le confort d’un lit pour quasiment le même tarif qu’un emplacement libre. Le camping a également un bar et un lac pour se rafraichir ! Un lieu parfait pour l’été. Picton est la ville du terminus du ferry qui relie les deux îles de la Nouvelle-Zélande. Elle est plutôt agréable par sa proximité avec les côtes et donc propice aux balades comme le Picton Harbour view track ou le Karaka Point.
Montsoreau & Saumur
Je me rapproche de mon lieu de fin de périple ! Et avant d’arriver en ville, je fais une petite pause pour découvrir l’Abbaye de Candes-Saint-Martin ainsi que le château de Montsoreau qui est aujourd’hui un musée dédié à l’art contemporain et plus particulièrement sur le mouvement Art & Langage. Si vous n’êtes pas familier à ce mouvement, je vous déconseille d’entrer. Il y a peu d’information sur le château en lui-même et l’entrée est assez chère. Le village est ravissant par la clarté des pierres de tuffeau. On y découvre déjà des maisons troglodytiques que l’on découvrira dans d’autres villages bordants la Loire. C’est d’ailleurs sur celle-ci que l’on peut également apercevoir les bateaux traditionnels de la région, adapté à la navigation fluviale.
Sur la route, j’ai déjeuné à la délicieuse boulangerie de Parnay qui traverse de nombreux villages, avant d’arriver rapidement à Saumur, mon point final de ce périple en vélo. Ce week-end, des amies me rejoignent pour découvrir la ville & ses alentours. J’ai donc sciemment mis de côté quelques visites et lieux que j’aurai pu rejoindre en vélo.
Sous un grand et agréable soleil, j’arrive à destination : Saumur (28km de Bourgueil). Ce premier périple à vélo fût une réussite par sa facilité et sa richesse aussi bien dans son patrimoine naturel que pour la découverte du patrimoine historique français. Durant mon après-midi, je visite les ruelles typiques de la région et longue les bâtiments importants de la cité comme son atypique hôtel de ville, l’église Saint-Pierre et ses maisons à colombage du Moyen-Âge ou encore sa très belle Poste ! Je traverse le pont pour rejoindre mon dernier camping qui offre une splendide vue sur Saumur : le camping de l’ïle d’Offard. Si un bar et une piscine sont disponible au sein du camping, il y a également une superbe guinguette, Le Quai des Brunes, qui proposent un grand choix de boissons mais aussi de quoi se restaurer face à des concerts de style bien différent ! Un lieu qui deviendra notre QG tous les soirs.
Abbaye de Fontevraud & musée de la pomme tapée
Ayant rendu mon vélo et Charlène m’ayant rejoint la veille, il ne manquait plus que Coco, qui arriva ce matin, pour démarrer notre découverte de la région direction l’Abbaye de Fontevraud ! Un régal pour nos yeux, nos oreilles tant la visite guidée était passionnante : le lieu est exceptionnel par son histoire et son architecture.
Après cette visite fantastique sous un ciel ensoleillé, nous décidons de découvrir un autre pan de la région et de nous intéressé à la cuisine locale : la pomme tapée. Un concept unique à la ville de Turquant, cette spécialité culinaire est à découvrir au musée de la Pomme Tapée peut vous étonné ou vous faire rire mais ne vous laissera jamais indifférent.e. C’est une visite indispensable pour avoir une belle anecdote à raconter et briller en société.
La région est connue pour ses habitations troglodytiques comme à Turquant mais également à Souzay-Champigny où nous avons déjeuné à la Taverne. Le lieu est directement encré dans le parcours troglodytique de la ville, ce qui offre un cadre agréable pour profiter du concept de la fouée à volonté ou plus simplement pour boire un verre.
Pour terminer notre journée, nous avons visité la Champignonnière de Saut-aux-loups. Malheureusement, nous avons été déçues de la scénographie qui nous a refroidi. Si nous avions estimé une heure de visite, c’est finalement au bout d’1/4 d’heure que nous avons quitté les lieux pour retourner en ville et retrouve notre guinguette adorée.
Abbaye de Fontevraud & musée de la pomme tapée
Pour ce dernier jour de voyage, avant de rependre le train, le programme est toujours bien chargé (sans se presser pour autant !). La matinée est consacrée à la visite du château de Saumur, qui nous a observé tout le week-end, avec une introduction d’une 1/2h pour mieux comprendre l’histoire de ce lieu. Nous avons ensuite découvert à l’intérieur du château une exposition qui nous a bien fait rire nommée « La faïence raconte le vin » qui présente les meilleurs éloges de l’époque à ce doux breuvage.
Nous avons déjeuné dans un restaurant du centre-ville, qui nous a régalé avec ses plats savoureux chargés de produits locaux : Masama. Puis, nous avons terminé notre journée avec une dernière visite, celle de la Distillerie Combier. La visite était claire et dynamique avec, pour terminer, une session de dégustation des différents produits de la marque qui se diversifie : Une belle visite pour terminer ce week-end en beauté !
Conseils
Si certains campings permettent un réservation le jour même, il faut tout de fois faire attention : certains affichent complets, même pour les bikers sous tente comme moi !
Les châteaux de la Loire se visitent aussi l’hiver : les villes et la majorité des lieux sont ouverts et offrent une atmosphère chaleureuse, accompagnés d’activités hivernales. Cela offre l’avantage d’avoir moins de visiteurs et donc d’apprécier davantage les lieux.
Pour le vélo, si vous en avez déjà un, il faut impérativement acheter vos billets de train en avance afin d’obtenir une place pour votre bécane. Une autre option, qui fut la mienne : louer un vélo directement sur place. J’ai réalisé une réservation chez Les Vélos Verts. L’entreprise propose de récupérer le vélo à un point et de le déposer à un autre. Une option parfaite pour mon itinéraire !
Détails du budget
Budgets
Une semaine à vélo
| CATEGORIE | TOTAL | PART |
| TOTAL | 832,46 € | 100% |
| Repas – sorties | 173,95€ | 21% |
| Transport | 254,70€ | 30% |
| Logement | 171,46€ | 20% |
| Visites | 237,60€ | 28% |
Distances par jour (différents transports)
| JOURS | TRAJET | TRANSPORT | KILOMETRES | TEMPS | PRIX |
| Jour 1 | Brest- Blois | train | 530km | 7h | 100,10€ |
| Jour 2 | Blois – Chambord – Blois – Chaumont-sur-Loire | vélo | 56,3km | 1h – 2h | 88€ |
| Jour 3 | Chaumont-sur-Loire – Chenonceau – Amboise – Tours | vélo et train | 38,1km et 25,3km | 2h – 1h15 – 20min | 6,70€ |
| Jour 4 | Tours – Savonnières – Villandry – Langeais – Bréhémont | vélo | 36,8km | 1h20 – 1h – 30min | |
| Jour 5 | Bréhémont – Rigny-Ussé – Avoine – Bourgueil | vélo | 28,4km | 40min – 1h30 | |
| Jour 6 | Bourgueil – Montsoreau – Saumur | vélo | 28,7km | 2h15 | |
| Jour 7 | Saumur – Fontevraud | voiture | 30km | ||
| Jour 8 | Saumur – Brest | train | 467km | 7h | 59,90€ |
| TOTAL | 1240,6km | 254,70€ | |||
| TOTAL A VELO | 188,3km |
Prix des entrées des châteaux
| Châteaux et lieux culturels | Ville | Prix (1 adulte) |
|---|---|---|
| Domaine royal de Chambord | Chambord | 21,00 € |
| Château de Chenonceau | Chenonceau | 17,00 € |
| Château de Blois | Blois | 14,00 € |
| Maison de la magie | Blois | 13,00 € |
| Château d’Amboise | Amboise | 16,00 € |
| Clos Lucé | Amboise | 19,00 € |
| Domaine de Chaumont-sur-Loire | Chaumont-sur-Loire | 20,00 € |
| Grottes pétrifiantes | Savonnières | 7,60 € |
| Musée de la pomme tapée | Turquant | 8,50 € |
| Château d’Ussé | Rigny-Ussé | 14,50 € |
| Jardins et château de Villandry | Villandry | 13,00 € |
| Château de Langeais | Langeais | 11,50 € |
| Abbaye de Bourgueil | Bourgueil | 11,00 € |
| Abbaye de Fontevraud | Fontevraud | 17,50 € |
| Champignonnière | Saut-de-Loup | 8,00 € |
| Château de Montsoreau | Montsoreau | 11,50 € |
| Château de Saumur | Saumur | 9,50 € |
| Distillerie Combier | Saumur | 5,00 € |
| TOTAL | 237,60 € |